L’inflation galopante de ces derniers mois bouleverse le milieu de l’épargne en France. Pour contrer cette érosion du pouvoir d’achat, les épargnants doivent repenser leur politique d’investissement, en particulier concernant l’assurance vie. Ce placement historiquement plébiscité par les Français se trouve aujourd’hui à la croisée des chemins. La diversification des supports au sein des contrats apparaît comme une nécessité pour préserver et faire fructifier son capital sur le long terme. Quelles sont les options envisageables pour les épargnants ? Comme adapter l’assurance vie au contexte inflationniste actuel ? Découvrez toutes les astuces pour tirer le meilleur parti de votre placement et optez sereinement pour un contrat d’assurance vie avec un bon rendement.
Les retombées de l’inflation sur les rendements des contrats d’assurance vie
L’inflation a un effet corrosif sur l’épargne, en particulier sur les placements à taux fixe comme le fonds en euros de l’assurance vie. Avec un taux moyen de 2,4% en 2025, ces fonds garantis peinent à compenser la hausse des prix qui s’observent depuis plusieurs années. Cette situation inédite qui perdure remet en question l’attrait des fonds en euros comme seul socle de l’épargne.
Pour démontrer concrètement l’impact de l’inflation, prenez l’exemple d’un épargnant ayant placé 10 000 € sur un fonds en euros rapportant 1,3% par an. Au bout d’un an, son capital atteindra 10 130 €. Cependant, avec une inflation à 5%, le pouvoir d’achat réel de cette somme ne sera plus que de 9 648 €. L’épargnant aura donc perdu 352 € en termes de pouvoir d’achat, malgré un rendement positif affiché.
Au regard de ce constat, la diversification des supports d’investissement au sein des contrats d’assurance vie apparaît comme une nécessité pour préserver son capital. Les assureurs et les épargnants doivent repenser leurs stratèges pour s’adapter à ce nouvel environnement économique.
La diversification des supports d’investissement en assurance vie
La diversification est un principe élémentaire en gestion de patrimoine. Elle est notamment très pertinente dans le contexte actuel. L’assurance vie se trouve être un support d’épargne idéal pour mettre en œuvre cette stratégie, grâce à la multitude de supports disponibles.
Les fonds en euros par rapport aux unités de compte : comparaison
Le fonds en euros, avec sa garantie en capital, reste un socle de sécurité indispensable dans tout contrat d’assurance vie. Cependant, dans une situation inflationniste, il est astucieux de compléter cette base par des unités de compte (UC) accordant un potentiel de performance supérieur. Les UC permettent d’investir sur les marchés financiers et immobiliers, avec un couple rendement/risque plus élevé.
Cette combinaison de deux types de supports permet d’obtenir un équilibre entre sécurité et performance potentielle, adapté au profil de risque de chaque épargnant. La méthode reste une valeur sûre pour optimiser votre investissement.
Les ETF et les trackers : exposition aux marchés internationaux
Les ETF (Exchange Traded Funds) et les trackers sont des fonds indiciels cotés qui répliquent la performance d’un indice boursier. Ces supports d’investissement offrent une exposition diversifiée aux marchés financiers internationaux à moindre coût. Inclus dans un contrat d’assurance vie, ils permettent de bénéficier de la croissance économique mondiale tout en maîtrisant les frais.
Par exemple, un ETF répliquant l’indice MSCI World renvoie à une exposition à plus de 1 600 entreprises réparties dans 23 pays développés. Cette diversification géographique et sectorielle permet de réduire le risque inhérent à un pays ou à un secteur d’activité.
Les SCPI et les OPCI : l’immobilier comme valeur refuge
L’immobilier est traditionnellement considéré comme une valeur refuge en période d’inflation. Les Sociétés Civiles de Placement Immobilier (SCPI) et les Organismes de Placement Collectif Immobilier (OPCI) permettent d’investir dans l’immobilier via son contrat d’assurance vie, sans les contraintes de la gestion directe.
Ces supports s’accompagnent généralement de rendements attractifs, de l’ordre de 5 à 9% pour les SCPI en 2025, et bénéficient d’une relative stabilité. L’immobilier d’entreprise, en particulier, apporte une bonne protection contre l’inflation grâce à l’indexation des loyers sur les indices des prix.
Les fonds structurés : protection contre la volatilité des marchés
Les fonds structurés sont des produits financiers complexes qui combinent une composante obligataire et une exposition aux marchés actions. Ils apportent souvent une protection partielle du capital et d’un potentiel de gain établi à l’avance, en fonction de l’évolution d’un indice de référence.
Ces supports peuvent être intéressants en période de forte volatilité, car ils permettent de bénéficier d’une partie de la hausse des marchés tout en limitant le risque de perte. Cependant, leur complexité nécessite une bonne compréhension de leur fonctionnement avant tout investissement.
La réallocation d’actifs pour contrer l’inflation
La diversification ne concerne pas seulement le choix initial des supports. Une gestion dynamique de l’allocation d’actifs est indispensable pour s’adapter aux évolutions du contexte économique et des taux d’intérêt. Plusieurs méthodes peuvent être mises en œuvre pour un investissement rentable face à l’inflation.
La gestion profilée : l’ajustement automatique du portefeuille
La gestion profilée consiste à confier la gestion de son contrat à l’assureur, qui ajuste automatiquement l’allocation entre fonds en euros et unités de compte selon un profil de risque préétabli. Cette option permet de bénéficier d’une diversification et d’un rééquilibrage régulier sans avoir à suivre les marchés au quotidien.
Par exemple, un profil équilibré pourrait conserver une répartition de 50% en fonds en euros et 50% en unités de compte, avec des ajustements automatiques pour garder cette proportion malgré les fluctuations des marchés.
La gestion pilotée : l’expertise des sociétés de gestion
La gestion pilotée va plus loin en confiant la gestion du contrat à des sociétés de gestion spécialisées. Ces experts ajustent l’allocation d’actifs en fonction de leur analyse des marchés et des perspectives économiques. Cette option permet de bénéficier d’une gestion active et réactive, spécialement adaptée en période de forte inflation et de volatilité des marchés.
La gestion pilotée est une réelle offre sur mesure pour les épargnants qui souhaitent à la fois déléguer la gestion de leur épargne et bénéficier d’une diversification optimale.
Les arbitrages programmés : le lissage des investissements dans le temps
Les arbitrages programmés permettent de transférer progressivement son épargne d’un support vers un autre, selon un calendrier établi. Cette technique, également appelée dollar-cost averaging, permet de lisser les points d’entrée sur les marchés et de réduire les effets de la volatilité à court terme.
Par exemple, plutôt que d’investir une somme importante en une seule fois sur des unités de compte, vous pouvez programmer des arbitrages mensuels du fonds en euros vers des UC sur une période de 12 à 24 mois. Cette technique réduit le risque de timing et permet de profiter des opportunités de marché de façon régulière.
La fiscalité de l’assurance vie en contexte inflationniste
La fiscalité avantageuse de l’assurance vie reste un atout indéniable, même en période d’inflation. Il semble bon de connaître les règles de fiscalité qui s’appliquent à ce support afin de maximiser le rendement net de votre épargne.
Les avantages fiscaux après 8 ans de détention
L’assurance vie bénéficie d’un cadre fiscal privilégié, notamment après 8 ans de détention. Les plus-values réalisées sont alors soumises à un taux forfaitaire d’imposition de 24,7% (7,5% d’impôt sur le revenu + 17,2% de prélèvements sociaux), avec un abattement annuel de 4 600 € pour une personne seule ou 9 200 € pour un couple.
Cette fiscalité allégée permet de compenser en partie l’effet de l’inflation sur le rendement réel de votre épargne. Il est donc préférable de conserver son contrat sur le long terme pour bénéficier pleinement de ces avantages fiscaux.
Les imposition des plus-values et les abattements annuels
L’imposition des plus-values en assurance vie dépend de la durée de détention du contrat et du montant des versements effectués. Ainsi, avant 8 ans, le taux d’imposition sera égal à 30% (12,8% d’IR + 17,2% de PS). Par contre, après ce délai, le taux retombe à 24,7% (7,5% d’IR + 17,2% de PS) avec abattement
En période d’inflation, il est d’autant plus important de tenir compte de cette fiscalité dans le calcul du rendement réel de votre épargne. Les rachats partiels peuvent aider à alléger la fiscalité en profitant des abattements annuels.
Les innovations des assureurs pour contrecarrer l’inflation
Devant la persistance de l’inflation, les assureurs développent de nouveaux services pour relancer l’attractivité de l’assurance vie. Ces innovations visent à apporter plus de flexibilité et de performance potentielle aux épargnants.
Les contrats multi-poches : une plus grande personnalisation de l’allocation
Les contrats multi-poches permettent de créer plusieurs compartiments au sein d’un même contrat, chacun avec sa propre méthode d’investissement. Cette structure est plus souple pour adapter son allocation d’actifs en fonction de ses différents objectifs d’épargne et horizons de placement.
Par exemple, vous pouvez créer une poche sécuritaire en fonds euros pour votre épargne de précaution, une poche dynamique en actions pour préparer votre retraite, et une poche immobilière pour diversifier votre patrimoine.
Les fonds euros dynamiques : le boost du rendement sans garantie totale
Les fonds euros dynamiques, également appelés euro-croissance ou euro-opportunités, contribuent à un rendement supérieur aux fonds euros classiques en contrepartie d’une garantie en capital partielle ou à terme. Ces supports investissent une part plus importante de leur actif en actions ou en immobilier, tout en maintenant une gestion prudente. Les fonds euros dynamiques sont un compromis intéressant entre sécurité et performance.
L’incorporation d’actifs alternatifs : private equity et infrastructures
Les assureurs ajoutent de plus en plus d’actifs alternatifs dans leurs contrats d’assurance vie, tels que le capital-investissement (private equity) ou les investissements dans les infrastructures. Ces classes d’actifs, traditionnellement réservées aux investisseurs institutionnels, implique un potentiel de rendement élevé et une faible corrélation avec les marchés financiers traditionnels.
L’accès à ces actifs peu liquides via l’assurance vie permet aux épargnants de diversifier davantage leur portefeuille et de bénéficier de sources de performance complémentaires, notamment intéressantes en période d’inflation.
